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ANNÉE 1768.

addition qui sera envoyée à tous les libraires qui débitent ce livre. Je ne veux point mourir sans avoir rendu justice à un homme mort si généreusement pour la patrie.

Voltaire.
7371. — À MADAME DU BOCCAGE[1].
26 octobre.

Les jolis vers qu’on m’avait envoyés pour le jour de saint François étaient signés D. B. ; mais, madame, ils n’étaient pas si jolis que les vôtres. Quelle est donc la dame dont le nom ose commencer comme celui de Mme du Boccage, et qui ose faire des vers presque aussi bien qu’elle ?

La méprise m’a valu une réponse charmante ; qu’on m’attrape toujours de même.

Voici un rogaton[2] qu’on m’envoie de Marseille ; j’ai imaginé qu’il amusera ma sainte, car les notes sont pieuses.

7372. — À M. LE PRÉSIDENT HÉNAULT.
À Ferney, 31 octobre.

Ah ! nous voilà d’accord, mon cher et illustre confrère. Oui, sans doute, j’y mettrai mon nom[3], quoique je ne l’aie jamais mis à aucun de mes ouvrages. Mon amour-propre se réserve pour les grandes occasions, et je n’en sais point de plus honorable que celle de défendre la vérité et votre gloire.

J’avais déjà prié M. Marin[4] de vous engager à prêter les armes d’Achille à votre Patrocle, qui espère ne pas trouver d’Hector. Je lui ai même envoyé en dernier lieu une liste des faits qu’on ne peut guère vérifier que dans la Bibliothèque du roi, me flattant que M. l’abbé Boudot voudrait bien se donner cette peine. Je vous envoie un double de cette liste ; elle consiste en dix articles principaux qui méritent des éclaircissements[5].

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le Marseillois et le Lion.
  3. Dans sa lettre 7360 Voltaire parlait de publier une défense de Hénault contre l’Examen de la nouvelle Histoire de Henri IV. Mais il fit seulement quelques notes ; voyez tome XV, page 532.
  4. La dernière lettre à Marin est du 19 août (No 7314) ;. Il faut qu’il en ait une de perdue. (B.)
  5. 1° Voir dans l’Avis aux bons Catholiques, imprimé à Toulouse, et qui est