Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
297
ANNÉE 1769.

Voici une épître à M. de Saint-Lambert[1] qui est correcte. Vous êtes prié de corriger[2] ce vers dans celle À l’auteur du nouveau livre des Trois Imposteurs, que j’eus l’honneur de vous adresser le 14 :

Ils pourront pardonner au pincé La Blétrie ;


mettez :

Ils pourront pardonner à ce dur La Blétrie.

P. S. Dans ma chambre.

Voici encore un huitain[3] qui n’est pas nouveau ; je l’ajoute en cachette :

Un pédant dont je tais le nom, etc.

Quand vous saurez le secret dont je vous ai dit un mot, vous ferez l’application de cet autre huitain à Arzame ; il est nouveau :

Ô toi dont les attraits embellissent la scène,
Toi que l’Amour jaloux dispute à Melpomène,
Séduisante Dubois[4], réponds à nos désirs.
C’est assez sommeiller dans le sein des plaisirs.
Ose enfin te placer au rang de tes modèles ;
La Gloire te sourit, et te promet des ailes.
Ose, et, prenant ton vol vers l’immortalité,
Fixe par le talent l’éclair de la beauté.

Mon père vous embrasse tendrement ; on ne le croit pas en danger, sa fièvre diminuant chaque jour.

On eut hier les douze premières médailles. Prix en argent, pesant 4 onces, 36 fr. ; en cuivre, 6 fr. 12 sous, chaque médaille.

7417. — À M. COLINI.
À Ferney, 29 mars.

Je vous adresse, mon cher ami, un Palatin[5] qui est venu graver ma vieille et triste figure, dédiée à Son Altesse électorale.

  1. Voyez tome X, page 105.
  2. Cette correction a été faite ; voyez tome X page 405.
  3. C’est celui qui est dans la lettre 7294.
  4. Cette actrice devait jouer le rôle d’Arzame dans la tragédie des Guèbres.
  5. George-Christophe Waechter était graveur de l’électeur palatin ; il dessina à Ferney la tête de Voltaire d’après nature, et en fit une médaille en bronze, en