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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/383

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ANNÉE 1769.

parce que je savais qu’un autre prenait les devants, et que je suis en possession de lui faire tenir tout ce qu’il y a de nouveau dans le pays étranger. On se prépare à faire une nouvelle édition des Guèbres à Lyon ; il faut donc se hâter prodigieusement à Paris.

Voilà, mon cher ange, un détail bien exact de toutes mes bagatelles littéraires et dévotes. Je vous prie de faire part de cette lettre à Mme Denis. Je ne puis lui écrire par cet ordinaire ; je suis malade, la tête me tourne, la poste part.

À l’ombre de vos ailes. V.

Mais surtout comment se porte Mme d’Argental ?

7587. — À M. LACOMBE.
À Ferney, 9 juillet.

Toutes les réflexions, monsieur, toutes les critiques que j’ai lues sur les ouvrages nouveaux, dans votre Mercure, m’ont paru des leçons de sagesse et de goût. Ce mérite assez rare m’a fait regarder votre ouvrage périodique comme très-utile à la littérature.

Vous ne répondez pas des pièces qu’on vous envoie. Il y en a une sous mon nom, page 53 du Mercure de juillet (1769) ; c’est une lettre qu’on prétend que j’ai écrite à mon cher B…[1]. On me fait dire en vers un peu singuliers, à mon cher B…, « que le feu est l’âme du monde, que sa clarté l’inonde, que le feu maintient les ressorts de la machine ronde, et que sa plus belle production est la lumière éthérée, dont Newton le premier, par sa main inspirée, sépara les couleurs par la réfraction ».

Je vous avoue que je ne me souviens pas d’avoir jamais écrit ces vers à mon cher B…, que je n’ai pas l’honneur de connaître. Je vous ai déjà mandé qu’on m’attribuait trois ou quatre cents pièces de vers et de prose que je n’ai jamais lues. On a imprimé sous mon nom les Amours de Moustapha et d’Elmire, les Aventures du chevalier Ker, et j’espère que bientôt on m’attribuera le Parfait Teinturier, et l’Histoire des Conciles en général.

Je vous ai déjà parlé de l’Histoire du Parlement. Cet ouvrage m’est enfin tombé entre les mains. Il est, à la vérité, mieux écrit que les Amours de Moustapha ; mais le commencement m’en

  1. Cette lettre, qui est terminée par quelques vers, avait été imprimée, comme étant de Voltaire, dans la cinquième partie des Nouveaux Mélanges, publié en 1768. En désavouant de nouveau cette lettre dans une note de son Dialogue de Pégase et du viellard (voyez tome X), Voltaire transcrit quelques-uns des vers dont il cite ici quelques impressions.