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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome46.djvu/433

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ANNÉE 1769.

par quartiers, n’ayant plus que ces effets pour subsister, moi et ma famille, et que Son Altesse sérénissime me continuera l’honneur de ses bontés.

Je prie M. Jean Maire de communiquer cet écrit à M. l’avocat Dupont.

Son très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.
7643. — À M. SERVAN.
Ferney, 26 auguste.

Voici un jeune homme à qui je porte envie, non parce qu’il est dans la fleur de l’âge et que je suis très-vieux, non parce qu’il a de la santé et que je suis très-malade : mais parce qu’il aura l’honneur de vous faire sa cour : c’est M. Mallet-Dupan[1], d’une ancienne famille de la magistrature de Genève. Il sait que c’est à Grenoble qu’il faut aller pour voir l’honneur de la magistrature ; il est un de ceux qui respectent le plus la vraie vertu et la vraie éloquence. Je prends la liberté, monsieur, de vous le présenter pour me consoler du malheur d’être éloigné de vous. Agréez les sentiments que je vous ai voués pour le reste de ma vie. Personne n’est plus sensible que moi à vos grands talents et à vos bontés. Je me flatte que votre santé vous permet de vous occuper de l’important ouvrage que vous avez commencé ; vous rendrez à la France un service dont elle a grand besoin.

J’ai l’honneur d’être avec respect, monsieur, etc.

Voltaire.
7644. — DE M. D’ALEMBERT.
Paris, 29 auguste.

J’ai reçu, mon cher maître, le petit Tout en Dieu[2], et je vous prie d’en remercier pour moi votre ami, premièrement de ce qu’il a bien voulu songer à moi, et ensuite du fonds de raison qui me paraît être dans sa doctrine. Il y a bien longtemps que je suis persuadé que Jean Scot, Malebranche, et tous ces rêveurs, ou ne savaient pas ce qu’ils étaient, ou étaient réellement

  1. Jacques Mallet-Dupan, né à Genève en 1749, esl auteur du Journal historique et politique de Genève, commencé en 1783, et qui cessa en 1788. Il est mort le 10 mai 1800.
  2. Tome XXVIII, page 90.