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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/174

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pouvez très-bien lui avoir prêté votre plume sans avoir eu part à ses infamies. Vous m’apprenez vous-même que vous avez inséré dans les feuilles de ce Fréron un extrait contre M. de La Harpe. Je ne sais ce que c’est que l’autre imputation dont vous me parlez.

Si vous étiez curieux de savoir quel est l’auteur des Anecdotes, adressez-vous à M. Thieriot ; il doit le connaître, et il y a quelques années qu’il m’écrivit touchant cette brochure[1]. Adressez-vous à M. Marin, qui est au fait de tout ce qui s’est passé depuis quinze ans dans la librairie, et qui sait parfaitement que je ne puis avoir la moindre part à toutes ces futilités. Adressez-vous à Mme Duchesne, à M. Guy, lesquels doivent être fort instruits des gestes de Fréron. Adressez-vous à Lambert, chez qui l’auteur dit avoir vu les pièces d’un procès entre Fréron et sa sœur la fripière. Adressez-vous à M. l’abbé de La Porte, qui doit être mieux informé que personne. L’auteur paraît avoir écrit il y a six ou sept ans, et je vous avoue que j’ai la curiosité de savoir son nom.

Je connais deux éditions de ces Anecdotes : l’une, qui est celle dont vous me parlez ; l’autre, qui se trouve dans un pot-pourri[2] en deux volumes. Il faut qu’il y en ait une troisième un peu différente des deux autres, puisque vous me parlez d’une nouvelle accusation contre vous que je ne trouve pas dans celle qui est en ma possession.

En voilà trop sur un homme si méprisable et si méprisé. Vous pouvez faire imprimer votre lettre et la mienne. J’ai l’honneur d’être, etc.

7986. — À M. TABAREAU[3].
8 auguste.

J’ai reçu, mon cher correspondant, le livre anglais que vous m’avez envoyé. C’est une traduction des Églogues de Théocrite en vers, et la meilleure sans contredit qu’on ait jamais faite. Ce Théocrite, à mon sens, était supérieur à Virgile en fait d’églogue.

Vous m’avez demandé trois volumes des Questions sur l’Encyclopédie ; il n’y en a encore que deux d’imprimés, et les trois ne

  1. Voyez tome XL, page 517.
  2. Les Choses utiles et agréables, trois volumes in-8° ; mais il n’en avait paru deux volumes au moment où Voltaire écrivait.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.