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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/185

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de voir l’œuvre de Pigalle. Vraiment c’est bien autre chose que la faiblesse dont vous vous vantiez.

J’écris au souscrivant[1], comme de raison ; mais tout cela n’est que vanitas vanitatum[2], quand la machine est épuisée. C’est une plaisante chose que la pensée dépende absolument de l’estomac, et que malgré cela les meilleurs estomacs ne soient pas les meilleurs penseurs.

Si je suis mort quand vous passerez par Ferney, Mme Denis vous fera les honneurs de la maison. En attendant, je vous embrasse comme je peux, mais le plus tendrement du monde.

7998. — À M. LE COMTE DE ROCHEFORT[3].
Ferney, 20 auguste.

Si l’aimable et digne mari de Mme Dixneufans veut une montre avec son portrait, il n’aurait qu’à envoyer ce portrait contresigné Choiseul ; il serait parfaitement copié. Vous voulez sans doute la montre à répétition, une aiguille de diamants : donnez vos ordres précis ; vous serez très-bien servi, et à un grand tiers meilleur marché qu’à Paris. Mes émigrants m’ont fourni, en dernier lieu, une montre que les horlogers de Paris auraient vendue au moins cent louis ; c’est le plus bel ouvrage que j’aie vu de cette espèce.

Nous vous attendons, monsieur, au mois d’octobre. Votre montre sera prête pour le jour que vous aurez ordonné. Nous voudrions bien que M. d’Alembert prît son chemin par Ferney. Je suis plus malade que jamais ; je me flatte que je guérirais en me trouvant avec vous, Mme Dixneufans et lui.

Mme Denis vous fait mille compliments.

7999. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
À Ferney, le 20 auguste.

Sire, le philosophe d’Alembert m’apprend[4] que le grand philosophe de la secte et de l’espèce de Marc-Aurèle, le cultivateur et le protecteur des arts, a bien voulu encourager l’anatomie, en

  1. Lettre 7999.
  2. Ecclésiaste, i, 2.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.
  4. Voyez lettre 7989.