Genève soit comme elle est pour que mes bons jours soient ceux que je passe à Ferney ; mais depuis vingt ans, je suis accoutumé à voir mes devoirs en contradiction avec mes plaisirs.
P. S. On me remet à mon réveil, monsieur, votre billet[1]. Je voulais vous donner quelque détail sur l’ambassade de votre libraire, et il m’avait été impossible de le faire hier.
Je suis bien fâché que M. l’abbé Terray vous ait pincé. On soutient encore, même ici, qu’il prend le bon chemin pour rétablir l’ordre.
Le pauvre vieux malade est bien étonné de n’avoir point reçu de nouvelles de M. Hennin ; il ne s’agissait que d’un oui ou d’un non, pour savoir si une nouvelle était fausse ou vraie.
On m’a dit que c’était un nommé Mercier qui appelait toujours M. le duc de Choiseul le petit duc. Je ne sais si ce Mercier n’est pas un prêtre. Je vais loger deux familles dans mon château, qui l’appelleront le grand-duc.
M. Hennin sera toujours mon cher résident, titre que je ne donnerai pas à l’abbé Terray, qui m’a pris mon argent[2].
Voici, monsieur, une lettre du nommé Bougroz dont vous vous êtes plaint. Si cet homme est ce que vous m’en avez dit, on peut suivre sa trace et lui faire rendre ce qu’il a pris à différentes personnes. Je ne lui répondrai pas que je ne sache quelles sont vos intentions. Et, en me les faisant connaître, je vous prie de me renvoyer sa lettre.
Rien de nouveau qu’une lettre de M. le marquis de Jaucourt, qui m’annonce que tout est en bon train pour notre colonie.
Vraiment, monsieur, je ne me plains point de Bougroz ; mais je plains beaucoup ceux qu’il a volés. Sa femme et lui sont fort