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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/301

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ANNÉE 1770.

par un jeune homme. La jeunesse va vite, mais il faut l’encourager.


Ma sottise, vous la voyez.


Ma guerre est contre les Allobroges qui ont soutenu qu’un Visigoth, nommé Crébillon, avait fait des tragédies en vers français ; ce qui n’est pas vrai.

Mes divins anges, il y va ici de la gloire de la nation.

De plus, ce nasillonneur de Brosses, président, veut être de l’Académie ; c’est Foncemagne qui veut le faire entrer. Il est bon que Foncemagne sache que j’ai une consultation de neuf avocats de Paris qui m’autorise à lui faire un procès pour dol[1].

J’enverrai cette consultation si on veut. Le président, pour détourner le procès, m’a écrit pour me faire entendre que, si je lui faisais un procès, il me dénoncerait comme auteur de quelques livres contre la religion, moi qui assurément n’en ai jamais fait.

J’enverrai la lettre, si on veut.

Tous les gens de lettres doivent avoir de Brosses en recommandation.

Mes anges diront à M. de Foncemagne[2] ce qu’ils voudront ; je m’en remets à leur bonté, discrétion, prud’homie, et à leur horreur contre de tels procédés.

8130. — À M. HENNIN.
À Ferney, 19 décembre.

Il n’est point dit dans l’édit[3] que le parlement rendra compte au chancelier.

Le parlement n’a point envoyé de démission.

Il n’est pas du tout sûr que nous ayons la guerre.

Il est encore moins sûr que nous soyons payés.

Je regrette bien cette pauvre Mme Gaussen[4] ; je la suivrai bientôt, et vivat !

  1. Voyez page 278.
  2. Voyez lettre 8120.
  3. Du 27 novembre 1770, sur lequel le parlement fit des représentations au roi le 3 décembre.
  4. Dame genevoise qui venait de mourir, et qu’il ne faut pas confondre avec l’actrice Gaussin ou Gaussem, morte en 1767.