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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/328

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CORRESPONDANCE.

Voici un petit ouvrage[1] que vous ne connaissez probablement pas, et que je vous envoie pour vos étrennes.

Je vous embrasse de tout mon cœur, et vous souhaite tout plein de bonnes années. V.

8169. — À M. LE MARECHAL DUC DE RICHELIEU.
À Ferney, 9 janvier.

Je suis obligé d’importuner mon héros pour des pauvretés académiques : cela n’est pas fort intéressant, surtout par le temps qui court. Mais on me mande que vous voulez avoir pour confrère un président de Bourgogne, nommé de Brosses. Je vous demande en grâce, monseigneur, de ne me le donner que pour mon successeur ; il n’attendra pas longtemps, et vous me feriez mourir de chagrin plus tôt qu’il ne faut, si vous protégiez cet homme, qui est en vérité bien peu digne d’être protégé par mon héros. Daignez seulement jeter les yeux sur la copie de la lettre[2] que j’ai écrite sur cette petite affaire, et vous verrez si je ne mourrais pas de mort subite en cas que M. de Brosses fût académicien de mon vivant. Je vous supplie de ne point faire descendre mes cheveux blancs avec tristesse en enfer, comme dit la sainte Écriture[3] ; mais je vous supplie encore plus de me conserver vos bontés.

8170. — À M. LE MARQUIS DE THIBOUVILLE.
9 janvier.

Je ne crois pas, mon cher Baron[4], que Mme Denis vous ait encore écrit ; mais moi, je vous écris, quoi que vous en disiez, et c’est pour vous dire que je vous ai envoyé une Sophonisbe de M. Lantin ; que s’il faut encore quelques vers, ils sont tout prêts ; mais que je doute fort qu’on joue cette pièce.

Les Pelopides de M. Durand[5] seraient plus faits pour la nation ; il y a là une petite pointe d’adultère qui ne réussirait pas mal ; il y a même un inceste assez galant et très-honnête ; on ne peut

  1. C’est l’article Dieu ; voyez la note, tome XIX, pages 161-162.
  2. C’est peut-être la lettre 8161.
  3. Genèse, xliv, 29 ; et XLII, 38.
  4. Allusion à l’acteur de ce nom. (K.) — Voyez la note, tome XXXVII, page 148.
  5. C’était sous ce nom que Voltaire avait eu l’idée de faire jouer les Pélopides ; voyez tome VII, page 101.