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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/354

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CORRESPONDANCE.

Russie a rendu libres quatre cent mille esclaves de l’Église grecque ; que le roi de Sardaigne a aboli la servitude dans ses États[1] ; et je puis encore ajouter à ces exemples celui du roi de Danemark, qui a la bonté de me mander qu’il est actuellement occupé à détruire dans ses deux royaumes cet opprobre de la nature humaine. Tout ce que désireraient les quinze mille hommes à qui on refuse les droits de l’humanité serait que vous en fussiez le rapporteur.

J’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect, monsieur, votre, etc.

8197. — À M. LE CHEVALIER DE CHASTELLUX.
À Ferney, 5 février.

Monsieur, je sais depuis longtemps que vous n’employez qu’à faire du bien les talents de votre esprit et la considération dont vous jouissez.

Permettez que je prenne la liberté de vous adresser l’avocat d’une province entière. Les mémoires ci-joints vous feront connaître de quoi il s’agit. Quinze mille infortunés, opprimés sans aucun titre par vingt chanoines, demandent votre protection auprès de M. d’Aguesseau, l’un de leurs juges. Il égalera la gloire de son père s’il contribue à l’abolition de l’esclavage ; et le genre humain vous devra des remerciements, si vous déterminez M. d’Aguesseau.

Souffrez, monsieur, que je joigne ma faible et mourante voix aux cris de la reconnaissance d’une province que vous aurez fait jouir des droits de l’humanité.

J’ai l’honneur d’être, avec respect, monsieur, votre, etc.

8198. — À M. CHRISTIN.
5 février.

Mon très-cher avocat de l’humanité contre la rapine sacerdotale, voici deux lettres[2] que je vous envoie ; c’est tout ce que peut faire pour le présent votre ami moribond. Je ne crois pas que votre affaire soit sitôt jugée ; tout le conseil est actuellement occupé à remplacer le parlement. Il me semble qu’on se soucie

  1. Voyez la note de Voltaire, tome XXVIII, page 354.
  2. Les deux précédentes à M. Joly de Fleury et à M. le chevalier de Chastellux.