de la loterie de 1729 ; il était alors mon ami, et n’avait point encore fait de voyage dans le nouveau monde. Il ne connaissait point encore La Beaumelle[1]. Rappelez-lui la parade de l’Arménien chez Mme Dufay, qui nous aimait tous deux. Ce fut chez elle que, pendant tout un souper, je fus la dupe de notre Arménien-Français. Je me souviens très-bien que je finis par l’embrasser, et par le remercier de beaucoup de choses qu’il m’avait apprises en plaisantant. Je suis, etc.
La belle Diane, qui a soumis tant de cœurs et tué tant de perdrix, légère comme un papillon et philosophe comme Minerve, veut-elle bien recevoir l’hommage d’un vieux hibou du mont Jura ?
Mon gendre, M. Dupuits, est bien heureux, il verra Diane ; il ne m’appartient que de lui présenter de loin mon respect et mes regrets.
Mon cher ange, on ne trouve pas tous les jours des facilités d’envoyer des livres. M. Dupuits vous remettra le six et le sept[3]. Je voudrais pouvoir vous envoyer quelque chose de plus agréable, car j’aime toujours mieux les vers que la prose ; mais actuellement je suis bien dérouté. Mes colonies, qui ne sont point du tout poétiques, sont pour moi une source d’embarras qui feraient tourner la tête à un jeune homme ; jugez ce qui doit arriver à celle d’un pauvre vieillard cacochyme. Cela n’empêchera pas que vous n’ayez vos montres dans quelque temps. M. Dupuits, ci-devant employé dans l’état-major, va solliciter la faveur d’être replacé. Je ne crois pas qu’on puisse trouver un meilleur officier, plus instruit, plus attaché à ses devoirs, et plus sage. Je m’applaudis tous les jours de l’avoir marié à notre Corneille ; ils font tous deux un petit ménage charmant. Je compte