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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/552

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CORRESPONDANCE.

votre petit prétendu confrère David, pour avoir fait le dénombrement de sa chétive province.

J’éprouve aussi des fléaux dans mes villages ; le malheur se fourre dans les trous de souris, comme il marche la tête levée dans les grands empires. Ma colonie d’horlogers a essuyé des persécutions, mais je les ai tirés d’affaire à force d’argent, et j’espère toujours qu’ils pourront vous servir à établir un commerce utile entre vos États et la Chine. En vérité, j’aurais mieux aimé les faire travailler sur les bords du Volga que sur ceux du lac de Genève.

Chassez à jamais la peste et les Ottomans au delà du Danube ; et recevez, madame, avec votre bonté ordinaire, le profond respect et l’attachement inviolable du vieil ermite de Ferney pour Votre Majesté impériale.

8404. — À GUSTAVE III.
12 novembre.

Sire, c’est avec ces larmes qu’arrachent l’attendrissement et l’admiration que j’ai lu l’éloge du roi votre père, composé par Votre Majesté. L’Europe prononce le vôtre ; permettez à un étranger de joindre sa voix à toutes celles qui font mille vœux pour vous. Si je ne suis pas né votre sujet, je le suis par le cœur, et les sentiments de ce cœur que vous avez pénétré sont l’excuse de la liberté que je prends.

Je suis avec le plus profond respect, sire, de Votre Majesté, etc.

8405. — À M. D’ALEMBERT.
14 novembre.

Je vous ai écrit, mon cher philosophe, par M. Bacon, non pas Bacon de Vérulam, mais Bacon, substitut du procureur général, et pourtant philosophe.

J’ai demandé à Marin si je pouvais vous faire tenir par lui le six et le septième volume des rogatons alphabétiques[1], que je vous prie de mettre dans votre bibliothèque, sans avoir l’ennui de les lire ; il ne m’a pas répondu. Je vous les envoie par madame Le Gendre, sœur de M. Hennin, notre résident. Cela fera

  1. Les Questions sur l’Encyclopédie.