Aller au contenu

Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/576

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
566
CORRESPONDANCE.

Souvenez-vous qu’il n’a fallu que deux heures pour condamner cette vertueuse famille à la mort, et qu’il nous a fallu neuf ans pour lui faire rendre justice.

Mes respects à la sainte Vierge, devant qui les assassins du roi de Pologne ont communié et fait serment d’assassiner leur roi légitime.

8432. — À M. DE LA CROIX,
avocat a toulouse.
Le 6 décembre.

Votre éloquence, monsieur, et vos raisons ont fait enfin rendre une justice complète à mon ami Sirven. Vous avez acquis de la gloire, et lui du repos. Ce sont deux bons oreillers sur lesquels on peut dormir à son aise.

J’ai l’honneur de remercier monsieur le premier président. Je fais mes tendres compliments à M. Sirven. Je l’attends avec impatience. Le triste état de ma santé ne me permet pas d’en dire davantage.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, etc.

8433. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
À Ferney, 7 décembre.

C’est pour dire à mes anges que la montre à répétition part aujourd’hui à l’adresse de M. de Richebourg. Voilà vos cinq montres arrivées. Il faudra peut-être passer quelques jours à les régler ; mais elles sont bonnes et à bon marché. S’il y en a une pour M. de Thibouville, il faudra qu’il ait la bonté de la payer. Il est arrivé un malheur à mes pauvres artistes ; ils ont besoin d’être remboursés de leurs avances. Pardon.

Le roi de Pologne fut donc assassiné le 3 novembre, et le roi de Prusse m’envoie un poëme héroï-comique sur les confédérés[2] du 18 du même mois ; et quel poëme ! Cela est aussi extraordinaire que la scène de Kosinski, mais pas si touchant. Monsieur le premier président de Toulouse[3] a la bonté de me mander qu’il a voulu présider lui-même à la Tournelle pour juger enfin Sirven. On lui a rendu la jouissance de ses revenus, saisis

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. La Pologniade.
  3. Bastard.