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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/254

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CORRESPONDANCE.

welches ? Le roi de Prusse vient de donner une compagnie à ce petit d’Étallonde, auquel il avait donné une lieutenance à l’âge de dix-sept ans, âge auquel le sénateur Pasquier et d’autres sages et doux sénateurs l’avaient condamné à la petite réparation publique que d’Étallonde esquiva, et qui fut prescrite au chevalier de La Barre pour l’édification des fidèles.

Je crois qu’il n’y a plus que moi chez les Welches qui parle encore de cette scène ; mais j’admire encore ces Welches de prendre part pour ces bourgeois assassins. Je vous prie de faire souvenir de moi tous ceux qui ne sont pas Welches, et particulièrement M. de Condorcet.

Adieu, mon cher philosophe : je vous aime inutilement, car je ne suis bon à rien dans ce monde ; mais je vous aime de tout mon cœur.

Mme Denis a été très-malade, et moi je le suis toujours.

8706. — À M. BERTRAND.
8 décembre.

Mon cher philosophe, l’état où je suis ne me permet pas de me montrer. Mme Denis a été attaquée d’une dyssenterie très-dangereuse. Je suis beaucoup plus mal qu’elle. Dites à M. de Potocky combien je suis indigne de sa visite. Il ne faut pas qu’il fasse comme Ulysse, qui, dans ses voyages, allait visiter les ombres. Je vous embrasse tendrement, et pour fort peu de temps.

Le vieux malade de Ferney. V.

8707. — À CATHERINE II,
impératrice de russie.
À Ferney, 11 décembre.

Madame, votre oiseau qu’on appelle flamant ressemble assez aux caricatures que mon ami M. Huber a faites de moi ; il m’a donné le cou et les jambes, et même un peu de la physionomie de ce prétendu héron blanc. Je me doutais bien que jamais Pierre le Grand n’avait payé un pareil tribut au seigneur de Stamboul.

On doit assurément un tribut de louanges à Votre Majesté impériale, pour vos beaux établissements de garçons et de filles. Je ne sais pas pourquoi on ose encore parler de Lycurgue et de