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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/328

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CORRESPONDANCE.

de répondre à un avocat, et que je sois en quelque façon partie dans le procès de M. de Morangiés.

Je soumets mes raisons à vos lumières. Il me semble que la cause de M. de Morangiés ne devrait être jugée que par des philosophes qui savent peser les probabilités.

Regardez, je vous prie, monsieur, comme une démonstration, les assurances de ma respectueuse estime et de mon tendre attachement.

Le vieux Malade de Ferney.

P. S. Je vous envoie ce chiffon par M. Marin. Si vous m’aviez donné votre adresse, je vous l’aurais adressé en droiture ; mais dans votre dernière lettre vous me dites des choses fort ingénieuses et fort agréables des dames de Paris, et vous ne m’avez point donné d’adresse.

8780. — À M. D’ALEMBERT.
1er mars.

J’ai lu en mourant le petit livre de M. de Condorcet[1], cela est aussi bon en son genre que les Éloges de Fontenelle ; il y a une philosophie plus noble et plus hardie, quoique modeste. M. de Condorcet est bien digne d’être votre ami. Le siècle avait besoin de vous deux.

Je vous supplie de vous efforcer de lire ma Réponse[2] à l’avocat La Croix, dans l’affaire de M. de Morangiés. Je me trouve, par une fatalité singulière, partie au procès. Décidez si je me suis défendu en honnête homme et en homme modéré.

Je serai mort ou guéri quand les Lois de Minos paraîtront. J’ose croire que vous ne serez pas mécontent de l’épître dédicatoire et du tour que j’ai pris.

Vous verrez que Raton y ronge quelques mailles pour Bertrand.

Soyez surtout bien sûr que Raton mourra digne de vous.

  1. Voyez page 293.
  2. Réponse à l’écrit d’un avocat ; voyez tome XXIX, page 33 ; mais cet avocat n’était pas Delacroix, comme le dit ici Voltaire : c’était Linguet.