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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/380

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CORRESPONDANCE.

sieurs petits ouvrages, en prose et en vers, assez curieux. Je vous demanderais une petite place pour ce livre dans votre bibliothèque ; il est assez rare jusqu’à présent. Ne puis-je pas vous l’envoyer sous l’enveloppe de M. le duc d’Aiguillon ? J’attends sur cela vos ordres.

On va jouer les Lois de Minos à Lyon ; le spectacle sera très-beau, mais les acteurs sont bien médiocres. Je compte que la pièce sera mieux jouée dans votre capitale de la Guienne. Je n’irai point voir le spectacle de Lyon : les suites de ma maladie ne me le permettent pas ; mais, quand il s’agira d’obéir à vos ordres, je trouverai des ailes, et je volerai. Je vois qu’un certain voyage est un peu différé ; tant mieux, car nous n’avons point encore de printemps, mais, en récompense, nous sommes entourés de neige.

Conservez vos bontés à ce pauvre malade, qui ne respire que pour en sentir tout le prix.

N. B. On me mande que La Borde a beaucoup retravaillé sa Pandore, et qu’elle est très-digne de votre protection.

8836. — À M. LE KAIN.
À Ferney, 7 mai.

Je croyais, mon cher ami, que vous étiez à Marseille, que vous faisiez les délices de la Provence ; et j’avais même espéré que ma malheureuse santé me permettrait de vous rencontrer à Lyon à votre retour. M. d’Argental m’a détrompé ; mais je ne perds point cette espérance qui est toujours dans le fond de ma boite de Pandore. On dit que vous pourriez, vers le mois d’août, revenir faire un tour à Chateleine : qui sait si je n’aurais pas la force d’aller à Lyon ! j’ai juré de ne voir jamais aucun spectacle que ceux qui sont embellis par vous.

Le vieux malade vous embrasse de tout son cœur. V.

8837. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
À Ferney, 8 mai.

Vous voulez que je vous écrive, mon cher ange ; c’est à moi bien plutôt de vous supplier de m’écrire, et de me mander des nouvelles de Mme d’Argental. Que puis-je vous mander du fond de ma retraite ? vous amuserai-je beaucoup, quand je vous dirai