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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/379

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année 1772.

quoique cette répétition fût très-mal exécutée, mais que surtout la symphonie et les voix s’acquittèrent très-mal de leur devoir au quatrième acte, et la musique ne parut que du bruit.

Cette répétition, qui devait faire l’effet le plus favorable, en fit un désavantageux ; cette impression est restée, à ce qu’on prétend, dans la tête du surintendant des fêtes de cette année. Je lui dirai que ce quatrième acte est tout changé, et que vous avez surtout accourci quelques endroits qui parurent trop longs.

Vous savez qu’il faut entrer un peu dans l’opinion des gens qu’on sollicite : en un mot, je vais faire tout ce qui dépendra de moi ; mais encore une fois, ce n’est pas dans les limbes où je suis que l’on dispose de la cour céleste.

Je vous embrasse bien tendrement. Je baise le manche de votre lyre, et je finis ma lettre pour écrire au maître des jeux.

8835. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.
À Ferney, 5 mai.

C’est toujours au premier gentilhomme de la chambre, au grand maître des jeux et des plaisirs, que j’ai l’honneur de m’adresser. Je lui ai écrit en faveur de Patrat[1], que je crois très-utile au théâtre que mon héros veut rétablir.

Je lui présente aujourd’hui requête pour La Borde, dont on prétend que la Pandore est devenue un ouvrage très-agréable. Je crois qu’il mourra de douleur si mon héros ne fait pas exécuter son spectacle aux fêtes de Mme la comtesse d’Artois[2] ; et moi, je reprendrais peut-être un peu de cette vie, si cette aventure pouvait me fournir une occasion de vous faire ma cour pendant quelques jours.

Je crois que cette Pandore, avec sa boîte, a été en effet la source de bien des maux, puisqu’elle fit mourir de chagrin ce pauvre Royer[3], et qu’elle est capable de jouer un pareil tour à La Borde. Les musiciens me paraissent encore plus sensibles que les poëtes.

Il y a longtemps, monseigneur, que je cherche le moyen de vous envoyer un recueil[4] qui contient les Lois de Minos et plu-

  1. Voyez lettre 8769.
  2. Il avait déjà été question de donner cette pièce pour le mariage du dauphin : voyez tome XLVI, page 400.
  3. Voyez tome XXXVIII, page 260.
  4. Voyez la lettre 8792.