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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/427

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année 1772.

un musicien : cent barbouilleurs de papier, et pas un bon écrivain. Les beaux jours de la France sont passés. Nous voilà comme l’Italie après le siècle des Médicis ; il faut prendre son mal en patience, et être tranquille sur nos ruines.

Vous m’aviez mandé l’année passée que vous iriez à Chanteloup. Je ne sais si vous êtes encore dans le même dessein ; je suis bien fâché que Ferney ne soit pas sur la route ; je vous aurais dit :


Mecum una in sylvis imitabere Pana canendo.

(Virg., ecl. II, v. 31.)

Conservez-moi une amitié qui peut seule me consoler de votre absence.

8886. — À M. MARIN[1].
À Ferney, 17 juillet 1773.

Voici, monsieur, la seule médaille qui me reste ; il n’y en a jamais eu que douze[2] qui aient porté pour légende :


Il ôte aux nations le bandeau de l’erreur.


Si vous pouviez m’en faire tirer deux ou trois douzaines, je les payerais bien volontiers. On m’en demande de tous les côtés. Il ne faut pas qu’il y en ait trop ; mais il est assez bon qu’il y en ait quelques-unes.

Mme Denis est bien loin d’oublier Mme Marin ; nous lui sommes tous deux très-attachés.

8887. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.
À Ferney, 19 juillet.

C’est uniquement pour ne point fatiguer les yeux de mon héros que j’ai fait réimprimer quelques exemplaires de cette Sophonisbe de Mairet. J’y ai mis tout ce que je sais, et ma petite palette n’a plus de couleurs pour repeindre ce tableau. Il se peut


  1. Éditeurs, Bavoux et François.
  2. Il s’agit de la médaille que l’électeur palatin avait fait faire et dont il fit changer la légende.