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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/467

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année 1772.

8926. — À M. LE CONSEILLER TRONCHIN[1].
9 septembre.

Le vieux malade est bien sensible aux bontés de M. et de Mme Tronchin. Il est assez mal aujourd’hui ; il ne peut répondre d’un quart d’heure. Mme Denis dort, elle se porte bien ; je crois qu’on peut compter sur elle. Sans la santé, il n’y a rien dans le monde. Mille tendres remerciements.

8927. — À M. LE CONSEILLER TRONCHIN[2].
9 septembre.

Le vieux malade de Ferney n’est pas infiniment exact. Il est l’avocat des causes perdues ; occupé jour et nuit des Lally et des Morangiés, il n’a pas répondu à M. Tronchin ; mais il ne l’a pas oublié. Il lui est tendrement attaché, ainsi qu’à toute sa famille, avec les sentiments les plus inviolables.

8928. — À MADAME LA MARQUISE DU DEFFANT.
À Ferney, 10 septembre.

Eh bien ! madame, que dites-vous à présent de la cabale abominable qui poursuivait M. de Morangiés ? Que dites-vous en tout genre de ce monstre énorme qu’on appelle le public, et qui a tant d’oreilles et de langues, étant privé des yeux ? Si vous avez perdu la vue du corps, et si je suis à peu près dans le même état quand l’hiver approche, il me semble que nous avons conservé du moins les yeux de l’entendement. Avouez que le parlement d’aujourd’hui répare les crimes que l’ancien a commis en assassinant juridiquement Lally et le chevalier de La Barre.

J’ignore si M. D… vous a fait tenir les Fragments sur l’Inde et sur le malheureux Lally. Ce petit ouvrage a quelque succès : il est fondé du moins sur la vérité. Mais il vous faut des vérités intéressantes, et je voudrais que celles-là pussent vous occuper quelques moments.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.