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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/471

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année 1772.

8933. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
18 septembre.

J’envoie à mon cher ange le recueil des Lois de Minos. Je ne lui envoie point la Sophonisbe de Mairet pour être fidèle à mon serment[2], attendu que les parjures sont punis de Dieu.

Le jeune M. Bontems, fils d’un riche banquier de Genève, a bien voulu se charger de remettre ce paquet à mon cher ange. Quand M. de Garville voudra[3], il lui remettra un autre paquet.

Il n’y a rien de nouveau entre le mont Jura et les Alpes. Ce qui serait nouveau, ce serait de jouer à Fontainebleau les Lois de Minos. M. de Richelieu me l’avait promis.

Je me flatte que Mme de Saint-Julien voudra bien le faire ressouvenir de sa promesse. Je laisse cette grande affaire à la prudence de mon cher ange. Je le supplie de vouloir bien m’excuser auprès de M. de Thibouville. Je suis si malade et si occupé de mille riens que je n’ai pas même le temps de dicter une plus longue lettre.

Mille tendres respects à mes anges et à M. de Thibouville.

8934. — À MADAME LA COMTESSE DU BARRY[4].
À Ferney, 20 septembre.

Madame, M. le maréchal de Richelieu voulut bien m’écrire, il y a quelques mois, qu’il accepterait plusieurs montres, fabriquées dans les manufactures de Ferney, pour les présents destinés aux personnes qui accompagneraient Mme la comtesse d’Artois. Il me manda, depuis, que vous aviez la bonté de vous charger de ces présents.

Je prends donc la liberté, madame, de vous adresser un essai des travaux de la colonie que j’ai établie dans ma terre. Cette montre est ornée de diamants, et, ce qui vous surprendra, c’est que les sieurs Céret et Dufour, qui l’ont faite sous mes yeux, n’en demandent que mille francs.

Vous protégez tous les arts en France, j’ose espérer que

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le duc de Richelieu lui avait fait promettre de n’envoyer cette tragédie qu’à lui seul, sous peine de ne pas la laisser jouer. (A. F.)
  3. Ami du duc d’Aiguillon.
  4. Editeurs, de Cayrol et François.