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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/524

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Lyon, et que sa maison, que je lui bâtissais à Ferney, n’était pas encore prête : qu’il partit sur-le-champ de Lyon, et que, rencontrant le voiturier dans Ferney, il reçut les effets avant qu’ils arrivassent dans la maison du sieur Wagnière ; qu’il fit décharger ses marchandises dans ma ferme, où demeure Porami ; qu’il fit payer le voiturier par Porami même ; qu’ensuite il fit transporter ces marchandises dans sa propre maison, lorsqu’elle fut achevée ; que non-seulement il paya ces marchandises à Cretet, qui fit banqueroute, mais qu’il lui redoit encore beaucoup d’argent ; et qu’ainsi, loin que les créanciers puissent avoir le moindre recours contre lui, c’est à lui à redemander ce que ce banqueroutier lui redoit, supposé qu’il reste de quoi payer quelque partie des dettes.

Le sieur Wagnière, mon secrétaire, n’est pour rien dans cette affaire le sieur Porami n’y est mêlé que pour avoir rendu service, et Cretet paraît un insigne fripon. On dit qu’il est allé chez les Turcs.

Je vous demande, monsieur, votre protection pour le sieur Perrachon, qui n’est en aucune manière responsable des effets de ce malheureux.

À l’égard de mon secrétaire et de Porami, ils sont absolument étrangers à toute cette affaire.

Non seulement Perrachon ne doit rien au banqueroutier Cretet, mais Cretet lui vola un cheval que Perrachon lui avait prêté à Lyon.

Voilà, monsieur, tout ce que je sais de cette affaire, qui me paraît simple, et dont vous êtes instruit beaucoup mieux que moi, puisque vous en êtes juge, et que vous avez les pièces sous les yeux.

Je saisis cette occasion de vous renouveler les sentiments de l’estime respectueuse avec laquelle j’ai, etc.

8994. — À M. COLINI.
À Ferney, 8 décembre.

Je vous adresse, mon cher ami, la lettre que je dois à celui[1] qui m’a fait l’honneur de traduire la Henriade en italien. J’écris bien rarement ; mais quand j’écris mes dernières volontés, je pense à vous.

  1. On n’a pas cette lettre de Voltaire à Nenci, académicien de Rome, qui, dès 1739, avait traduit en vers italiens le premier chant de la Henriade.