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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/527

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dans cette Tactique un petit mot qui vous regarde[1], et, quoiqu’on m’ait mandé[2] que M. le baron d’Espagnac m’a contredit dans son Histoire de M. le maréchal de Saxe, je crois pourtant que j’ai raison. Il y a toujours des contradicteurs qui croient disposer des places dans le temple de la gloire ; mais il n’y a que la vérité qui les donne. Cette gloire, que vous avez si justement acquise, doit être votre plus grande consolation : c’est votre bien propre, et que personne ne peut vous ravir.

Conservez vos bontés, monseigneur, pour le plus ancien de vos serviteurs, qui vivra et qui mourra plein de l’attachement et du respect qu’il vous a voués.

8997. — À M. MARIN[3].
À Ferney, il décembre.

Le courrier part ; je n’ai que le temps, mon cher monsieur, de vous remercier de vos mémoires. Il y a longtemps que vous devez avoir reçu la Tactique.

Le Taureau blanc court et ne m’a laissé que ses cornes. Je n’ai pas retrouvé quatre feuilles de cette mauvaise plaisanterie. Je souffre ; je fais contre quatre-vingts ans bon cœur.

J’espère, pour ma consolation, que cette maudite affaire finira bientôt. J’entends la maudite affaire de Beaumarchais : car il y a mille autres affaires maudites dans ce monde. Heureux qui en est loin !

8998. — À MADAME NECKER.
De Ferney, 11 décembre.

Vous m’avez écrit, madame, une lettre charmante, une lettre qui m’enivrerait d’amour-propre si l’amour-propre n’était pas étouffé par tous les sentiments que vous inspirez ; et cependant vous n’avez eu de nouvelles de moi que par je ne sais quelle Tactique assez informe et assez mal copiée. Je ne crois pas que la tactique soit votre art favori ; votre art est précisément tout le contraire. Si je ne vous ai pas remerciée plus tôt, madame,

  1. Les deux vers où il parle des quatre canons qui firent gagner la bataille de Fontenoy.
  2. Dans la lettre 9041, Voltaire reconnaît qu’on l’avait mal informé.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.