Danube. Le roi de Prusse, qui a des officiers dans l’armée russe, m’a mandé que votre vizir Azem[1] a été complétement battu ; ainsi je ne crois pas qu’on en puisse douter.
Voulez-vous bien avoir la bonté de faire parvenir le petit paquet ci-inclus à M. de Thibouville ?
J’ai des procès aussi ; qui terre a guerre a, et souvent même qui terre n’a pas.
Le vieil oncle trouve que l’on conduit serin[3] avec science et prudence, et qu’on a connu sa maladie. Il souhaite qu’il y ait des jus d’herbe qui valent mieux que le lait d’ânesse. Cette ânesse a fait du lait avec ce jus d’herbe. Si les hommes avaient le secret de changer des herbes en lait, en les faisant bouillir dans une chaudière, ce serait un bel art.
La maladie du vieillard continue ; il faut que les orages aient leurs cours.
Vous avez envoyé, mon cher ami, un opéra[4] qui me paraît précisément ce qu’il faut aujourd’hui. C’est un spectacle charmant, c’est un dialogue coupé, ce sont des vers délicieux, faits pour la musique. Partout du sentiment et des tableaux, partout des grâces ; Grétry vous a bien des obligations.
Je vous avais prié[5] de faire de jolis riens ; et, au lieu de m’accorder ma requête, vous faites de très-jolies choses. Vous me demandez pourquoi je n’ai pas fait imprimer le Spinosa[6] de ce coquin de Sabatier ; c’est qu’il ne me convient pas d’être l’éditeur de Spinosa. Je veux bien qu’on sache que ce calomniateur compose des poisons ; mais ce n’est pas à moi de les faire débiter. Je ne crois pas qu’il y ait un plus lâche maraud que ce Sabatier.
Vous me ferez grand plaisir de me dire s’il est vrai que