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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/467

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FABRICE.

Il ne faut avertir les gens de leur danger que quand il est passé.

MONROSE.

Le seul ami que j’avais à Londres est mort !… Que fais-je ici ?

FABRICE.

Nous la ferions évanouir encore une fois.



Scène VI.


MONROSE.

On arrête une jeune Écossaise, une personne qui vit retirée, qui se cache, qui est suspecte au gouvernement ! Je ne sais… mais cette aventure me jette dans de profondes réflexions… Tout réveille l’idée de mes malheurs, mes afflictions, mon attendrissement, mes fureurs.



Scène VII.


MONROSE, POLLY.

MONROSE, apercevant Polly qui passe.

Mademoiselle, un petit mot, de grâce… Êtes-vous cette jeune et aimable personne née en Écosse, qui…

POLLY.

Oui, monsieur, je suis assez jeune ; je suis Écossaise, et pour aimable, bien des gens me disent que je le suis.

MONROSE.

Ne savez-vous aucune nouvelle de votre pays ?

POLLY.

Oh ! non, monsieur ; il y a si longtemps que je l’ai quitté.

MONROSE.

Et qui sont vos parents, je vous prie ?

POLLY.

Mon père était un excellent boulanger, à ce que j’ai oui dire, et ma mère avait servi une dame de qualité.

MONROSE.

Ah ! j’entends ; c’est vous apparemment qui servez cette jeune personne dont on m’a tant parlé ; je me méprenais.