Gardez-vous-en bien ; ne voyez-vous pas qu’il est suivi de tout le peuple, et que nous serions lapidés si je résistais, car en effet j’avais promis…
Vous aviez promis une chose abominable !
N’importe ; les Juifs sont plus abominables encore ; ils prendront la défense de Samuel contre moi.
Ah ! malheureux prince, tu n’as de courage qu’à la tête des armées.
Eh bien donc ! prêtres, que faut-il que je fasse ?
Je vais te montrer comme on obéit au Seigneur, (À ses prêtres.) Ô prêtres sacrés ! enfants de Lévi, déployez ici votre zèle : qu’on apporte une table[1] qu’on étende sur cette table ce roi, dont le prépuce est un crime devant le Seigneur.
Que voulez-vous de moi, impitoyables monstres ?
Auguste Samuel, au nom du Seigneur…
Ne l’invoquez pas, vous en êtes indigne ; demeurez ici, il vous l’ordonne ; soyez témoin du sacrifice qui, peut-être, expiera votre crime.
Ainsi donc vous m’allez donner la mort : ô mort, que vous êtes amère[2] !
Oui, tu es gras[3] ! et ton holocauste en sera plus agréable au Seigneur.
Hélas ! Saül, que je te plains, d’être soumis à de pareils monstres !
Écoute, tu vas mourir : veux-tu être juif ? veux-tu te faire circoncire ?