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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/122

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ACTE DEUXIÈME.



Scène I.

(Quoique cette scène et beaucoup d’autres se passent dans l’intérieur du temple, cependant, comme les théâtres sont rarement construits d’une manière favorable à la voix, les acteurs sont obligés d’avancer dans le péristyle ; mais les trois portes du temple, ouvertes, désignent qu’on est dans le temple.)
L’HIÉROPHANTE, les prêtres, les prêtresses.
L’Hiérophante.

Quoi ! Dans ces jours sacrés ! Quoi ! Dans ce temple auguste
Où Dieu pardonne au crime, et console le juste,
Une seule prêtresse oserait nous priver
Des expiations qu’elle doit achever !
Quoi ! D’un si saint devoir Arzane se dispense ?

Une Prêtresse[1].

Arzane en sa retraite, obstinée au silence,
Arrosant de ses pleurs les images des dieux,
Seigneur, vous le savez, se cache à tous les yeux ;
En proie à ses chagrins, de langueur affaiblie,
Elle implore la fin d’une mourante vie.

L’Hiérophante.

Nous plaignons son état, mais il faut obéir ;
Un moment aux autels elle pourra servir.
Depuis que dans ce temple elle s’est enfermée,
Ce jour est le seul jour où le sort l’a nommée :
Qu’on la fasse venir[2]. La volonté du ciel
Demande sa présence, et l’appelle à l’autel.

  1. Ce rôle doit être joué par la prêtresse inférieure, qui est attachée à Statira. (Note de Voltaire.)
  2. La prêtresse inférieure va chercher Arzane. (Note de Voltaire.)