Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/123

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De guirlandes de fleurs par elle couronnée,
Olympie en triomphe aux dieux sera menée.
Cassandre, initié dans nos secrets divins,
Sera purifié par ses augustes mains.
Tout doit être accompli. Nos rites, nos mystères,
Ces ordres que les dieux ont donnés à nos pères,
Ne peuvent point changer, ne sont point incertains
Comme ces faibles lois qu’inventent les humains.


Scène II

L’Hiérophante, les Prêtres, Les Prêtresses, Statira.
L’Hiérophante, À Statira.

Venez, vous ne pouvez, à vous-même contraire,
Refuser de remplir votre saint ministère.
Depuis l’instant sacré qu’en cet asile heureux
Vous avez prononcé d’irrévocables vœux,
Ce grand jour est le seul où Dieu vous a choisie
Pour annoncer ses lois aux vainqueurs de l’Asie.
Soyez digne du Dieu que vous représentez.


Statira, Couverte d’un voile qui accompagne son visage sans le cacher, et vêtue comme les autres prêtresses.

Ô ciel ! Après quinze ans qu’en ces murs écartés,
Dans l’ombre du silence, au monde inaccessible,
J’avais enseveli ma destinée horrible,
Pourquoi me tires-tu de mon obscurité ?
Tu veux me rendre au jour, à la calamité…


À l’Hiérophante.

Ah ! Seigneur, en ces lieux lorsque je suis venue,
C’était pour y pleurer, pour mourir inconnue,
Vous le savez.


L’Hiérophante

Le ciel vous prescrit d’autres lois ;
Et quand vous présidez pour la première fois
Aux pompes de l’hymen, à notre grand mystère,
Votre nom, votre rang, ne peuvent plus se taire ;
Il faut parler.


Statira

Seigneur, qu’importe qui je sois ?