Que monseigneur daignât ici se rendre :
Il vient demain ; ne faites rien sans lui.
C’est pour cela que j’épouse aujourd’hui.
Comment ?
Mais on connaît la coutume impudente
De nos seigneurs de ce canton picard.
C’est bien assez qu’à nos biens on ait part,
Sans en avoir encore à nos épouses.
Des Mathurins les têtes sont jalouses :
J’aimerais mieux demeurer vieux garçon
Que d’être époux avec cette façon.
Le vilain droit !
Il est permis de parler tête à tête
À sa sujette, afin de la tourner
À son devoir, et de l’endoctriner.
Je n’aime point qu’un jeune homme endoctrine
Cette disciple à qui je me destine ;
Cela me fâche.
Pour te fâcher : c’est le droit du seigneur ;
Et c’est à nous, en personnes discrètes,
À nous soumettre aux lois qu’on nous a faites.
D’où vient ce droit ?
C’est établi… ça vient du droit des gens.
Mais sur ce pied, dans toutes les familles,
Chacun pourrait endoctriner les filles.
Oh ! point du tout… c’est une invention
Qu’on inventa pour les gens d’un grand nom.
Car, vois-tu bien, autrefois les ancêtres