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Qu’il n’aura point son Acanthe.
LE BAILLIF.
Il l’aura ;
De monseigneur le droit se maintiendra.
Je suis baillif, et j’ai les droits du maître :
C’est devant moi qu’il faudra comparaître.
Consolez-vous, sachez que vous aurez
Affaire à moi quand vous vous marierez.
COLETTE.
J’aimerais mieux le reste de ma vie
Demeurer fille.
LE BAILLIF.
Oh ! je vous en défie[1].
Scène II.
COLETTE.
Ah ! comment faire ? Où reprendre mon bien ?
J’ai protesté ; cela ne sert de rien.
On va signer. Que je suis tourmentée !
Scène III.
COLETTE, ACANTHE.
COLETTE.
À mon secours ! me voilà déboutée.
ACANTHE.
Déboutée !
COLETTE.
Oui ; l’ingrat vous est promis.
On me déboute.
ACANTHE.
Hélas ! je suis bien pis.
De mes chagrins mon âme est oppressée ;
- ↑ Quand on joua cette pièce à Ferney : « Croiriez-vous, écrivait Voltaire à
d’Argental, que Mlle Corneille a enlevé tous les suffrages ? Comme elle est naturelle, vive, gaie ! comme elle était maîtresse du théâtre, tapant du pied quand on la sifflait mal à propos ! Il y a un endroit où le public l’a forcée de répéter. J’ai fait le baillif, et, ne vous déplaise, à faire pouffer de rire. »