Ces deux charmants ministères,
Au monde si nécessaires,
Sont sans doute les premiers.
J’espère quelque jour, ma petite Prestine,
Dans cette demeure divine
Les exercer pour vous.
Hélas ! très-volontiers.
En ces beaux lieux c’est à Grégoire,
C’est à lui d’enseigner
Le grand art d’aimer et de boire ;
C’est lui qui doit régner.
Du dieu puissant de la liqueur vermeille
Le temple est un cabaret ;
Son autel est un buffet.
L’Amour y veille
Avec transport ;
L’Amour y dort.
Dort, dort,
Sous les beaux raisins de la treille.
Je vois nos gens venir ; je vais prendre à l’instant
Mes habits de cérémonie.
Il faut qu’à tous les yeux Grégoire justifie
Le choix qu’on fait de lui dans un jour si brillant,
Va vite… Avancez donc, mon père, mon beau-père,
Ma chère sœur, mon cher beau-frère,
Ah ! que vous marchez lentement !
Cet air grave est, dit-on, décent :
Il est noble, il a de la grâce ;
Mais j’irais plus vivement
Si j’étais à votre place.