Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/278

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Î68 DON PKPRlï.

Allez, dos factieux n’aiineiit jamais leur maître : Quoi qu’il puisse arriver, je le suis, je veux l’êtré ; Ils subiront mes lois : uiais daignez m’en donner ; Vous pouvez tout sur moi ; que faut-il ?

LKOXORE.

Pardonner.

DON PÎiDRE.

À qui ?

LÉO NOUE.

Puis-jc le dire ?

DON PÈDRE.

Eh Lien ?

LÉONORE.

A ïranstamare.

DON PÎiDRE.

Quoi ! vous me prononcez le nom de ce barbare ! Du criminel objet de mon juste courroux ?

LÉ ON OR E,

Peut-être il est puni, puisque je suis à vous, Alfonse votre père à sa main m’a promise ; Il lui donna Valence, et vous l’avez conquise. Je lui portais pour dot d’assez vastes États ; Il les espère encore, et n’en jouira pas. Sire, je ne veux point que la France jalouse, Votre sénat, les grands, accusent votre éi)ouse D’avoir immolé tout à son ambition, Et de n’être en vos bras que par la trahison. De ces soupçons affreux la triste ignominie Empoisonnerait trop ma malheureuse vie.

DON PÈDRE.

Écoutez : je vous aime ; et ce sacré lien, En vous donnant à moi, joint votre honneur au mien. Sachez qu’il n’est ici de perfide et de traître Que ce prince rebelle, et qui s’obstine à l’être. Trompé par une femme, et par l’âge affaibli. Mettant près du tombeau tous mes droits en oubli, Alfonse, mauvais roi, non moins que mauvais père (Car je parle sans feinte, et ma bouche est sincère), Alfonse, en égalant son bâtard à son fils, Nous fit imprudemment pour jamais ennemis.

1. Ce deriiinr hémistiche est dans la Mort de César, acte II, scène ii.