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AVERÏISSEMRNT

DE BEUCnOT.

La tragédie d’Irène a été composée en 1776 ; et l’on voit, par la lettre à d’Arirental, du lo décembre, que la pièce était sur le métier depuis trois mois ; mais Voltaire n’avait pu en tirer que trois actes. Il parvint à en faire cinq au mois de février 1777. Toutefois ce ne fut qu’au mois d’octobre ^ que les cinq actes furent envoyés à Paris. L’impatience d’être joué était naturelle à l’âge de l’auteur ; une autre raison l’augmentait encore. Il y voyait une occasion de venir à Paris-. Irène avait été jouée à Ferney, en novembre 1777, pour le mariage du marquis de Villette ; mais, selon son usage, l’auteur ne cessait d’y faire des corrections. Il en annonce de nombreuses dans la lettre à Thibouville, du 15 janvier 1778. Arrivé à Paris le 10 février, il s’occupa des nouvelles corrections en même temps que des répétitions ; et Irène fut jouée le ’16 mars. Ce fut le 30 du même mois, à la sixième représentation, qu’en sa présence son buste fut couronné sur le théâtre. L’élite de la société de Paris remplissait la salle. Le comte d’Artois (depuis Charles X) y était, et envoya le prince d’Henin complimenter le chantre de Henri IV et de Jeanne d’Arc.

Après la septième représentation, qui est du 4 avril, Voltaire retira sa pièce. On voit, par la lettre (ou dédicace) à l’Académie française, qu’elle dut alors être imprimée à quelques exemplaires. L’édition pour le public ne parut qu’après la mort de l’auteur, et en 1779.

Ducroisy, secrétaire rédacteur du Tribunat, ayant eu à sa disposition un manuscrit contenant quelques corrections, et, de la main de Voltaire, les indications de la manière de jouer le rôle d’Irène, avait pris copie du tout. C’est là que j’ai pris les variantes des pages suivantes : 34&, vers 1o ; 356, dernier vers ; 373, premier vers ; 370, vers 3. J’ai négligé des corrections écrites de la main de Laharpe, et probablement de cet auteur.

1. Lettre à d’Argenfal, 10 octobre 1777.

2. Lettre, ’Jo octobre 1777.