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ACTE II, SCÈiNE V. 507

THÉRÈSE.

Eli (|Uoi ! puisqu’il est mou uiari ot que je \c trouve joli !

MADAME BARBE.

Il VOUS mépriserait si vous lui U’uioiiïniez trop d’affection.

THÉRÈSE.

Ah ! je vais donc bien me retenir.

SCÈNE V. LE CHEVALIER, THÉRÈSE, MADAME RARBE ’.

THÉRÈSE.

Je suis votre t : ès-luimble servante. Je suis enchantée de vous voir ; comment vous portez-vous ? Vous venez pour m’épouser ; vous me comblez de joie. Je n’en ai pas trop dit, Barbe ?

LE CHEVALIER.

Madame, je faisais mon plus cher désir de l’accueil gracieux dont vous m’honorez, mais je n’osais en faire mon espérance ; préféré par monsieur votre ])ère, je ne me liens point heureux si je ne le suis par vous. C’est de vous seule que je voulais vous obtenir. Vos premiers regards font de moi un amant, et c’est un titre que je veux conserver toute ma vie.

THÉRÈSE.

Oh ! comme il parle, comme il parle, et que ce langage-l ; i est différent de celui de nos gentilshommes de campagne ! Ah ! les sots dadais en comparaison des seigneurs de la cour ! Mon amant, irons-nous bientôt à la cour ?

LE CHEVALIER.

Dès que vous le souhaitez, madame…

THÉRÈSE.

N’y a-t-il pas une reine là ?

LE CHEVALIER.

Oui.

THÉRÈSE.

Et qui me recevra bien ?

LE CHEVALIER.

Avec beaucoup de joie - assurément.

THÉRÈSE.

Cela fera crever toutes les femmes de dépit ; je serai charmée.

LE CHEVALIER.

Si vous avez envie d’aller au plus tôt briller à la cour, mademoiselle, daignez donc hâter le moment de mon bonheur. Monsieur votre père veut retarder le mariage de quehpies jours ; je vous avoue que ce retardement me mettrait au désespoir. Je sais que vous avez des amants jaloux de ma

L M’"^ Barbe, Thérèse, le chevalier.

’2. Il y a beaucoup de bonté dans l’Échange, et cela vaut mieux sans contredit.