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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome9.djvu/21

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En ne faisant pas les restitutions dans le texte, il faut du moins supprimer la phrase de l’argument. C’est ce que je fis en 1817, dans l’édition in-12 des Œuvres de Voltaire, dont j’ai publié les premiers volumes. Depuis lors on a cependant, en général, laissé subsister la phrase dans l’argument, et la lacune dans le texte.

M. L. du Bois, qui, dans l’édition de Voltaire entreprise par M. Delangle en 1825, s'était chargé de la Pucelle, qu’il a publiée en 1826, a profité de la découverte de Palissot, mais a disposé à sa guise quelques passages.

L’Épître du P. Grisbourdon à M. de Voltaire, qui, comme on l’a vu, se trouve dans diverses éditions de la Pucelle, avait été imprimée séparément (1756), in-12 de 12 pages ; l’auteur est J.-B. de Junquières.

Ce qui, dans l’édition de 1756 de la Pucelle, et dans quelques autres, est annoncé comme un Jugement sur le poëme, n’est autre chose que des Vers sur le poëme de la Pucelle, à M. M***, qui en avait envoyé une copie peu correcte, et déjà imprimés séparément en quatre pages in-8o. Ces vers sont au nombre de 69. Dans l’édition de 1756, ils sont donnés comme adressés à M***, qui en a fait (de la Pucelle) deux éditions peu exactes. Dans l’édition de 1761, ils sont adressés à M. D. L. B., qui en a fait deux éditions peu exactes. Par ces initiales on a voulu désigner M. de La Beaumelle. La lettre M, qu’on lit sur l’édition originale, désignait Maubert.

Il parut en 1760 une Épître de Belzébuth à l’auteur de la Pucelle, in-8o de huit pages. Dans un Avertissement, l’auteur dit que son Épître était composée et circulait manuscrite avant que la Pucelle fût imprimée : il réclame, en termes exprès, l’antériorité sur l’Épître du P. Grisbourdon.

Les Mémoires secrets connus sous le nom de Bachaumont parlent, à la date du 15 février 1765, d’un « petit auteur nommé Nougaret, qui avait formé le projet de continuer la Pucelle », et qui avait été mis à la Bastille pour avoir composé un roman ordurier, intitulé la Capucinade. Ce Nougaret, mort en 1823, est autre que Félix Nogaret, mort en 1831.

Je ne sais si l’ouvrage dont il est question dans les Mémoires secrets est celui qui fut imprimé vingt-six ans après sous le titre de : Suite de la Pucelle d’Orléans en sept chants, poëme héroï-comique par M. de Voltaire, trouvée à la Bastille le 14 juillet 1789 ; à Berlin, et se trouve à Paris chez Laurens junior, 1791, in-18 de iv et 102 pages, plus le titre.

Il n’y a rien à dire de cet ouvrage ; quelque peu d’étendue qu’il ait, je ne crois pas qu’il y ait dix personnes qui aient eu la patience de le lire en entier[1].

  1. Il existe un fragment de trente-six vers que l’on peut aussi considérer comme une suite ou addition à la Pucelle. Ce fragment, imprimé à un seul exemplaire, est intitulé Chant XII : variante ou jouissance faite par Louis-François Prault, imprimeur-libraire. L’exemplaire appartient aujourd’hui à M. Eckard, qui a bien voulu me permettre d’en prendre copie. Ce fragment n’est pas tout ce que le titre semble indiquer ; mais s’il n’est pas trop libre, il est trop plat pour être admis, même en note, dans une édition de la Pucelle.