Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome9.djvu/308

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Le bien public est le fruit de leurs veilles ;
Le doux plaisir, déguisant leurs leçons,
Touche les cœurs en charmant les oreilles ;
On les chérit ; et, s’il est des frelons
Dans notre siècle, on trouve des abeilles. "



Bonneau reprit : " Eh ! que m’importe, hélas !
Frelon, abeille, et tout ce vain fatras ?
Il faut dîner, et ma bourse est perdue. "
On le console ; et chacun s’évertue,
En vrais héros endurcis aux revers,
A réparer les dommages soufferts.
On s’achemine aussitôt vers la ville,
Vers ce château, le noble et sûr asile
Du grand roi Charle et de ses paladins,
Garni de tout, et fourni de bons vins.
Nos chevaliers à moitié s’équipèrent,
Fort simplement les dames s’ajustèrent.
On arriva mal en point, harassé,
Un pied tout nu, l’autre à demi chaussé.