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APOLOGIE

DE LA FABLE' ^J. nts

��Savante antiquité, beauté toujours nouvelle, Monument du génie, heureuses fictions,

Environnez-moi des rayons

De votre lumière immortelle : Vous savez animer l'air, la terre, et les mers;

Vous embellissez l'univers. Cet arbre à tête longue, aux rameaux toujours vcrls,

C'est Atys aimé de Cybèle ; La précoce hyacinthe est le tendre mignon Que sur ces prés fleuris caressait Apollon, Flore, avec le Zéphyr, a peint ces jeunes roses

De l'éclat de leur vermillon. Des baisers de Pomone on voit dans ce vallon Les fleurs de mes pêchers nouvellement écloses. Ces montagnes, ces bois qui bordent l'horizon.

Sont couverts de métamorphoses : Ce cerf aux pieds légers est le jeune Actéon : Du chantre de la nuit j'entends la voix touchante:

C'est la fille de Pandion,

C'est Philomèlc gémissante. Si le soleil se couche, il dort avec Téthys - ; Si je vois de Vénus la planète brillante. C'est Vénus que je vois dans les bras d'Adonis. Ce pôle me présente Andromède et Persée ; Leurs amours immortels échauffent de leurs feux

1. C'est dans le Supplément au tome II des Nouveaux Mélanges, qui est de 17G5, que V Apologie de la fable a été iniprimce, pour la première fois, parmi les OEuvres de Voltaire. Je n'ai aucune donnée sui" l'époque de sa composition, Voltaire reproduisit ces vers en 1771, dans ses Questions sur VEncyclopédie. (B.)

2, Voyez, sur ce mot, la note 1 de la page loi.

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