Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome9.djvu/494

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AVERTISSEMENT'

DE L'AUTEUR.

��Soit que l'EccUsiaslc ait été efTcctivemcnt composé par Salomon, soit qu'un autre auteur inspiré ait fait parler ce sage, ce livre a toujours été regardé comme un monument précieux. Il Test d'autant plus qu'on y trouve plus de pliiiosopliie. Il montre le néant des choses humaines, il conseille en même temps l'usage raisonnahle des biens que Dieu a donnés aux hommes : il ne fait pas de la sagesse un tableau hideux et révoltant; c'est un cours de morale fait pour les gens du monde. C'est pourquoi on a cru ce livre de l'Écriture préférable à tout autre pour en donner un Prrcis en vers, et pour le présenter à la personne respectable- à qui on a eu l'iionneur de l'adresser.

Il n'aurait pas été possible de le traduire d'un bout à l'autre avec succès ; le style oriental est trop différent du nôtre. L'esprit divin, qui s'élève au-dessus de nos idées, néglige la méthode; il ne fait point difficulté de repéter souvent les mêmes pensées et les mêmes expressions; il passe rapidement d'un objet à un autre; il revient sur ses pas ; il ne craint ni les contradictions apparentes que notre esprit borné est obligé de concilier, ni les grandes hardiesses que notre faiblesse est dans la nécessité d'adoucir.

Le sentiment de sa propre insuffisance a forcé le traducteur à rassembler en un corps les idées qui sont répandues dans ce livre avec une sublime profusion; à y mettre une liaison néces- saire pour nous, et un ordre qui était inutile à l'Esprit saint; et enfin à prendre un vol moins hardi, convenable à un laïque qui donne l'abrégé d'un livre divin.

1. Cet avertissement est de Voltaire, et de 1759. (B.)

2. M""^ de Pompadour. Voyez l'avertissement, page 481.

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