504 l'RÈCIS DU CyVMIOUE DES CANTIQUES. [bf.1
Soutenez-moi, je languis, jo me pâme,
Je meurs d'amour; versez sur moi des fleurs,
Inondez-moi des plus douces odeurs :
Que sur mon sein mon tendre amant repose;
Qu'en s'endormant de moi-même il dispose :
Qu'il soit à moi dans les bras du sommeil ;
Que de ses mains il me tienne embrassée ;
Que son image occupe ma pensée,
Et qu'il m'embrasse encore à son réveil.
Chère idole que j'adore,
Mon cœur a veillé toujours!
Je me lève avant l'aurore,
Je demande mes amours.
Lit sacré, dépositaire
Des mouvements de mon cœur,
Des amours doux sanctuaire,
Qu'as-tu fait de mon bonheur?
Éveillez-vous, mes compagnes.
Venez plaindre mon tourment ;
Prés, ruisseaux, forêts, montagnes,
Rendez-moi mon cher amant. Je l'ai perdu le seul bien qui m'enchante M Ah! je l'entends, j'entends sa voix touchante; Il vient, il ouvre, il entre. Ah! je te voi ! Mon cœur s'échappe, et s'envole après toi.
Hélas ! une fausse image
Trompe mes yeux égarés ;
Je ne vois plus qu'un nuage ;
Des regrets sont le partage
De mes sens désespérés. mes compagnes fidèles-,
Voyez mes craintes cruelles ;
Adoucissez ma douleur;
Dites-moi quelle contrée,
\. Texte: J'ai cherché durant la nuit celui qu'aime mon âme; je l'ai cher- ché, et je ne l'ai point trouvé. Mon hien-aimc a passé sa main par le trou, et mon ventre tressaillit à ce tact. J'ai ouvert la porte à mon bien-aimé, mais il n'y était plus : mon âme s'est liquéfiée. Je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé.
Remarque : La Sulamite dit ensuite qu'elle a cherché son Chaton aux portes de la ville, et que les gardes l'ont battue; ce qui ne conviendrait guère à une épouse de Salomon. {Note Je Voltaire.)
2. Texte : Je vous conjure, filles do Jérusalem, si vous trouvez mon bien- aimé, de lui dire que je languis d'amour. {Id.)
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