[23] PRÉCIS DU CANTIQUE DES CANTIQUES. 503
Je l"ai livrée au maître de mon cœur : Le vendangeur en était assez digne.
LE CHATON.
Non, tu ne te connais pas,
ma chère Sulamite !
Rends justice à tes appas,
N'ignore plus ton mérite.
Salomon dans son palais
A cent femmes, cent maîtresses.
Seul objet de leurs tendresses
Et seul but de tous leurs traits;
Mille autres sont renfermées
Dans ce palais des plaisirs,
Et briguent par leurs soupirs
L'heureux moment d'être aimées.
Je ne possède que toi ;
Mais ce sérail d'un grand roi.
Ces compagnes de sa couche,
Ces objets si glorieux.
N'ont point d'attrait qui me touche ;
Rien n'approche sous les cieux
D'un sourire de ta bouche,
D'un regard de tes beaux yeux.
Sais-tu que ces grandes reines.
Dans leurs pompes si hautaines,
A ton aspect ont pâli ?
Leur éclat s'en est terni ;
Défaites, humiliées.
Malgré leur orgueil jaloux.
Toutes se sont écriées :
Elle est plus belle que nous !
LA SULAMITE.
Le maître heureux de mes sens, de mon àmeS De tous mes vœux, de tous mes sentiments, Me fait gotiter de fortunés moments.
��1. Texte : Mon bien-ainié est comme un bouquet de myrte; il demeurera, entre mes mamelles... Soutenez-moi avec des fleurs, fortifiez-moi avec des fruits; car je languis d'amour. Qu'il mette sa main gauche sur ma tète, et que sa main droite m'embrasse.
Je dors, mais mon cœur veille.
Remarque : Il est difficile d'exprimer comment à la fois on dort et on veille. C'est une figure asiatique qui exprime un songe. {Note de Voltaire.)
�� �