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520 • LA GUERRE CIVILE DE GENÈVE. [us]

Nouveaux venus, troupe vaine et futile. Vous oseriez exiger un honneur Que refusa Jésus-Christ mon Sauveur! Tremblez, cessez d'insulter votre maître... Tu veux parler; tais-toi, Vernet... Peut-être Me (liras-tu qu'aux murs de Saint-Médard, Trente prélats, tous dignes de la hart. Pour exalter leur sacré caractère, Firent fesser Louis le Débonnaires Sur un cilice étendu devant eux? Louis était plus bête que pieux : La discipline, en ces jours odieux, Était d'usage, et nous venait du Tibre ; C'était un temps de sottise et d'erreur. Ce temps n'est plus ; et si ce déshonneur A commencé par un vil empereur. Il finira par un citoyen libre-. »

A ces discours tous les bons citadins. Pressés en foule à la porte, applaudirent, Comme autrefois les chevaliers romains Battaient des pieds et claquaient des deux mains Dans le forum, alors qu'ils entendirent De Cicéron les beaux discours diffus Contre Verres, Antoine, et Céthégus», Ses tours nombreux, son éloquente emphase. Et les grands mots qui terminaient sa phrase : Tel de plaisir le parterre enivré Fit retentir les clameurs de la joie Quand l'Écossaise abandonnait en proie Aux ris moqueurs du public éclairé Ce lourd Fréron *, diffamé par la ville. Comme un bâtard du bâtard de Zoïle.

Six cents bourgeois proclamèrent soudain Robert Covclle heureux vainqueur des i)rêtres. Et défenseur dos droits du genre humain,

1. Voyez l'histoire de l'Empire et de France. {Note de Voltaire, 1768.)

2. Il est très-vrai que les ministres citèrent à Covello rcxemple de Louis le Débonnaire ou le Faible, et qu'il leur lit cette réponse. {IcL, 1768.)

3. Céthégus, complice de Catilina. { Id., 1708.)

4. Maître Alibovon, dit Fréron, était à la première représentation de l'Ecossaise. Il fut hué pendant toute la pièce, et reconduit chez lui par le public avec des Imccs. (Id.. 1708.)

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