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Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 2.djvu/189

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Troisième question

Ce fut dans ce temps où le culte d’un Dieu suprême était universellement établi chez tous les sages en Asie, en Europe, & en Afrique, que la religion chrétienne prit naissance.

Le platonisme aida beaucoup à l’intelligence de ses dogmes. Le logos qui chez Platon signifiait la sagesse, la raison de l’Être suprême, devint chez nous le Verbe, & une seconde personne de Dieu. Une métaphysique profonde & au-dessus de l’intelligence humaine, fut un sanctuaire inaccessible, dans lequel la religion fut enveloppée.

On ne répétera point ici, comment Marie fut déclarée dans la suite mère de Dieu, comment on établit la consubstantialité du Père & du Verbe, & la procession du Pneuma, organe divin du divin Logos, deux natures & deux volontés résultantes de l’hypostase, & enfin la manducation supérieure, l’ame nourrie ainsi que le corps, des membres & du sang de l’homme, Dieu adoré & mangé sous la forme du pain, présent aux yeux, sensible au goût, & cependant anéanti. Tous les mystères ont été sublimes.

On commença dès le second siècle, par chasser les démons au nom de Jésus ; auparavant on les chassait au nom de Jehovah, ou Yhaho, car Saint Matthieu rapporte, que les ennemis de Jésus ayant dit qu’il chassait les démons au nom du prince des démons, il leur répondit, Si c’est par Belzebuth