Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/223

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pliquées par l’existence effective des sciences positives.

Cet ensemble de faits objectifs, ces jalons que doit respecter toute théorie de la connaissance, Henri Poincaré y fut conduit tout naturellement par ses études mathématiques, et, du jour où il les aperçut, il en eut une compréhension complète et définitive. Le fond des idées d’Henri Poincaré sur la science et sur la recherche scientifique n’a jamais varié. C’est dans la forme seulement que ces idées se sont modifiées, prenant peu à peu un aspect moins technique et moins spécial à mesure que s’étendait leur champ d’application, s’épurant, d’autre part, et se cristallisant au contact des idées voisines ou opposées qui furent émises, durant les vingt dernières années, par divers penseurs éminents.

De bonne heure Henri Poincaré avait eu un goût très vif pour la controverse philosophique. Lorsque M. Xavier Léon, créant en 1893 la Revue de Métaphysique et de Morale, fit appel à son concours, il l’accorda avec empressement, et il ne cessa depuis lors d’être un collaborateur régulier de cette Revue. Il fut aussi l’un des premiers membres de la Société française de philosophie. C’est ainsi qu’il prit l’habitude de s’adresser au public philo-