Page:Volterra - Henri Poincaré l'oeuvre scientifique, l'oeuvre philosophique, 1914.djvu/224

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sophique et qu’il entra en discussion avec divers logiciens et métaphysiciens tels que MM. Couturat, Russell, Le Roy, Lalande. Au cours de cet échange d’idées, Henri Poincaré eut l’occasion de traiter des questions nouvelles qu’il ne s’était pas posées auparavant. Et cependant, au moment même où il est le plus intéressé et le plus entraîné par la discussion, il évite encore, comme nous le disions tout à l’heure, d’entrer proprement dans la lice philosophique. Il se demande simplement si, sous la forme précise que leur ont donnée leurs auteurs, les théories qu’on lui propose s’accordent ou non avec certains ensembles de faits. Puis il se replie de nouveau sur lui-même, et sa pensée, prenant possession de la pâture nouvelle qui lui est offerte, stimulée par les difficultés qu’on lui suscite, poursuit méthodiquement son travail de réflexion intérieure.

C’est le mouvement, c’est le progrès continu de cette pensée, qu’il faudrait étudier et suivre d’étape en étape, si l’on voulait pénétrer à fond l’œuvre philosophique d’Henri Poincaré. Bien entendu, nous ne pouvons prétendre, en ces quelques pages, accomplir un pareil travail. Nous nous bornerons à indiquer quelques points de repère, qui pourront peut-être