Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/147

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SOUVENIRS s

la cour, dans une petite ville, ou dans un village. Tu vois qu’il était parfaitement inconnu en Russie, méprisé en Esthonie et décrié en Allemagne, où on ne parlait de lui que comme d’un libelliste, d’un ravisseur et d’un jacobin. Je veux bien croire que c’est à tort qu’on lui donnait ce dernier titre ; mais cette légère teinte de jacobinisme, comme il le dit lui-méme dans ses Mémoires, n’était pas très-propre à le faire bien venir à Berlin, à Vienne, à Pétersbourg. - N'ai-je pas ouï dire que c’est pour cette raison qu’il fut exilé en Sibérie ? - Oui ; il fut accusé près de l’empereur de Russie d’avoir composé un libelle intitulé L’Ours du Nord, dans lequel ce monarque était traité de la manière la plus indécente. - Mais comment se tira-t-il de là ? - Par une flatterie. Il composa une petite pièce intitulée Le Cocher de Pierre III. Cette flagornerie lui valut son rappel. « - Le voilà jugé comme homme,