Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/163

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SOUVENIRS

Ici, la patience m’échappa. Je leur répondis que les complimens d’artistes aussi distingués étaient sans prix et que j’étais sensible à l’honneur qu’ils me faisaient ; puis je les laissai partir avec leur courte honte (1). Je suis persuadé que leur chef ignore qu’ils emploient cette manière de demander l’aumône, et je crois bien faire en publiant cette petite anecdote ; car, bien certainement, tous les Français qui liront ceci s’empresseront de contribuer, autant qu’il sera en eux, à abolir un usage qui compromet l’honneur national (2). On a déja imprimé plusieurs détails sur les dîners du premier consul, et je ne puis rien y ajouter. Tout le monde sait qu’il n’aime pas à demeurer long-

(1) Ce qui est arrivé à notre voyageur est à coup sûr une mystification, à laquelle aura donné lieu l’esprit d’avarice qu’il laisse percer à tout moment. (2) L’honneur national compromis, parce qu’on s'est amusé aux dépens de M. Kotzebue, c’est aussi pousser trop loin l’amour-propre, et concevoir une trop haute opinion de son mérite.