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SOUVENIRS

fait mettre une inscription sur sa porte ou ailleurs fût tenu de savoir sa langue (1).

Sintzheim. Cette ville appartient maintenant au comte de Linange, qui doit être un bon prince ; car j’ai entendu faire par-tout son éloge. A son nom seul les visages se dérident et s’épanouissent. Ah que n'en puis-je dire autant de tous les Etats que j’ai traversés ! Dans l’un domine la crainte avec un sceptre de fer ; dans

(1) J’ai souvent fait la même réflexion, en voyant à chaque pas, dans les rues de Paris, des enseignes ou inscriptions dans lesquelles les mots les plus simples et les plus généralement connus sont estropiés d’une manière horrible. Les étrangers doivent ètre singulièrement choqués de voir ainsi défigurer la langue dans la capitale de la France, dans le lieu où elle devrait être le plus respectée. Je voudrais que les peintres ou plutôt les barbouilleurs, que l’on emploie à ce genre de travail, ne puisent tracer des caractères sur la voie publique sans une permission du préfet de police ou du maire, qui ne l’accorderait qu’après avoir acquis la certitude que l’individu est en état de remplir (sans faute) cette partie de la profes- sion qu’il exerce.