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due de plus de 10 kilomètres ; pour chaque pas de cette étendue, on disposait de 8 à 10 hommes. Une brigade du 5e corps était postée à Sainte-Ruffine, dans la vallée de la Moselle ; la cavalerie se trouvait derrière les deux ailes.

Les 2e et 3e corps se mirent immédiatement à établir des tranchées-abris, à construire des emplacements pour batteries et des chemins de communication couverts, et à transformer les fermes, situées en avant, en fortins. Pour aborder cette aile par l’ouest, il fallait d’ailleurs commencer par franchir la profonde vallée du ruisseau de la Mance.

Le 6e corps par contre n’avait pas de parc de génie du tout, et ce qui caractérise bien la manière dont l’armée française avait été pourvue de ses services, il fallut, pour assurer le transport des blessés, décharger, malgré le nombre incalculable de voitures du train, les fourgons de vivres et brûler leur chargement. Aussi le 6e corps se vit-il hors d’état de fortifier l’extrémité de sa position vers la forêt de Jaumont, ce qui eût considérablement renforcé l’aile droite. c’est là aussi que, incontestablement, on aurait dû poster la garde impériale ; mais le maréchal redoutant sans cesse de se voir attaqué par le sud, avait retenu cette réserve à Plappeville.

Le 18 août, à 6 heures du matin, le roi revint à Flavigny. Les chefs des grandes unités reçurent l’ordre d’y envoyer directement leurs rapports ; en outre, des officiers d’état-major du grand quartier général furent expédiés dans différentes directions afin de tenir le roi et son entourage au courant des engagements.

Le VIIe corps, qui devait former le point d’appui de la conversion à droite qu’on ferait éventuellement, occupait les bois de Vaux et des Ognons ; le VIIIe, dont le roi s’était réservé la disposition, fit halte à Rezonville, se tenant