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XI
INTRODUCTION

dans les bibliothèques françaises et italiennes, retrouver des copies de tous ses ouvrages : car tous, sans parler de la Légende Dorée, ont eu jusqu’au xve siècle une célébrité universelle ; et quelques-uns ont même été imprimés. À l’exception de la Chronique de Gênes, dont on vient de lire les dernières pages, ils datent tous des années qui ont précédé l’avènement du Frère Prêcheur à l’épiscopat. Les auteurs contemporains mentionnent, surtout, une traduction de la Bible en langue italienne, un volumineux commentaire de saint Augustin, et plusieurs recueils de sermons. J’ai eu entre les mains un de ces recueils, à la Bibliothèque Municipale de Tours, qui, si même elle n’avait hérité que du seul fonds de Marmoutier, aurait encore de quoi être une des plus riches bibliothèques de France en œuvres religieuses du moyen âge. Et, en vérité, les sermons de Jacques de Voragine m’ont paru valoir, eux aussi, que quelque pieux savant prît un jour la peine de nous les révéler. Tout comme la Légende Dorée, ils ont, sous leur appareil scolastique, une simplicité et une bonhomie très originales, et les mieux faites du monde pour nous émouvoir. Le seul malheur est que l’appareil scolastique y tient une place infiniment plus considérable que dans la Légende Dorée, avec une telle quantité de divisions et de subdivisions, de points coupés en d’autres points qui se trouvent coupés à leur tour, que, à chaque ligne, un lecteur d’à présent risque de perdre le fil de l’argumentation, étant donnée surtout l’absence complète de tout signe graphique qui puisse l’aider à se recon-