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et ramène-le ici ! » L’abbé se mit donc en route : en chemin, il rencontra un homme qui courait. Et cet homme, interrogé, lui dit : « Ma femme vient de mourir ; je cours la revoir ! » Alors l’abbé prit en croupe, sur son cheval, le mari de Théodore ; et lorsqu’ils furent arrivés auprès de la morte, ils pleurèrent beaucoup, et ils l’ensevelirent solennellement. Après quoi le mari demanda à habiter la cellule de sa femme, et y demeura tout le reste de ses jours. Quant à l’enfant adopté par Théodore, il suivit si bien l’exemple de vertu que lui avait donné sa mère nourricière que, à la mort de l’abbé, les moines, d’une commune voix, l’appelèrent à les diriger.



CXXIV


LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE
(29 août)


I. La fête de la Décollation de saint Jean-Baptiste se célèbre pour quatre motifs, que nous expose l’Office mitral : 1o pour commémorer la décollation du saint ; 2o pour commémorer la combustion de ses os ; 3o pour commémorer la découverte de son chef ; 4o pour commémorer la translation d’un de ses doigts, et la dédicace de son église.

1o Racontons d’abord la décollation du saint, d’après l’Histoire ecclésiastique. Hérode Antipas, fils du grand Hérode, se rendant à Rome, et s’étant arrêté en chemin chez son frère Philippe, s’entendit secrètement avec Hérodiade, femme de Philippe, et qui, suivant Josèphe, était sœur d’Hérode Agrippa : ils convinrent que, au retour d’Antipas, celui-ci répudierait sa femme pour épouser Hérodiade. Ce qu’apprenant, la femme d’Antipas, fille du roi de Damas Arétas, s’enfuit auprès de son père sans attendre le retour de son mari. Et celui-ci, dès qu’il fut revenu, épousa Hérodiade, s’aliénant ainsi, à la fois, le roi Arétas, Hérode Agrippa et Philippe.