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Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/72

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VOYAGE EN NAVARRE.

l’entend dire, comme l’Islamite : Dieu l’a voulu ! c’était écrit !

Les collines du Labourd, que nous traversions, n’ont rien de pittoresque, mais leur aspect est riant : la végétation partout s’y montre vivace ; la fougère y grandit à hauteur d’homme ; le genêt, avec ses brillantes fleurs dorées, y fait croître des fourrés impénétrables qui sèchent tous les deux ou trois ans. Les bergers alors y mettent le feu, choisissant pour l’incendie quelque nuit bien sombre et le vent du sud : rien n’égale la rapidité de l’embrasement et la beauté de l’illumination sauvage, dont la clarté rouge se répand et se réfléchit de toutes parts sur les masses imposantes, les groupes bizarres des montagnes, suivant la gradation des lointains. Les landes ainsi brûlées se couvrent bientôt d’une verdure nouvelle, et les bergers y conduisent leurs troupeaux durant l’hiver. Le genêt, mélangé de foin, sert à la nourriture du bétail ; mais il faut le hacher menu. Ce travail se fait d’ordinaire pendant la nuit, avec des massifs de bois, garnis